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Secteur financier et changement climatique: Bilan 2019

A l’occasion de la semaine « Paris For Tomorrow », une semaine d’évènements dédiés au financement de la transition environnementale, et de l’Observatoire mondial de l’action climatique 2019, l’association Climate Chance et Finance for Tomorrow publient un bilan 2019 de l’action des acteurs financiers pour le climat. Cette revue 2019 actualise le rapport plus complet publié fin 2018 par les deux partenaires. Ce bilan annuel s’inscrit dans la mission de mise en valeur et de diffusion de l’action climat non-étatique réalisée par Climate Chance, à travers son portail d’information en anglais et français (Cartographie de l’action, Bibliothèque du climat, cas d’étude sectoriels) pour doter les acteurs du climat d’outils à même de renforcer leurs actions.

Il reste très difficile d’observer une véritable réallocation des capitaux en faveur du climat dans le monde. Si les flux de financement dépassent 500 Md$ par an depuis 2017 et croissent en moyenneannuelle de 25 % depuis 4 ans, , ils restent inférieurs aux besoins estimés à 1,5Md$ au minimum. Par ailleurs, ils sont aussi très largement inférieurs aux financements de nouveaux projets en énergies fossiles, qui sont nuisibles au climat et ne connaissent pas de baisse.

Les tendances Récentes :

● Suivant l’exemple des banques publiques de développement, quelques investisseurs et banques privées, le plus souvent réunis en coalitions, se sont engagés, depuis la fin 2018, à mettre en place des stratégies d’alignement de leurs activités sur les objectifs de l’accord de Paris. Les méthodes pour mettre en œuvre ces démarches de long terme en sont à leurs prémices.

L’offre de produits financiers verts, tels que les obligations, les fonds d’investissements, les prêts, continue de croître, mais reste encore faiblement accessible aux épargnants individuels.

● Sur le terrain des politiques financières, l’Union européenne a progressé dans la déclinaison de son plan d’action pour une finance durable qui devrait notamment voir l’adoption d’une taxonomie des actifs verts. Un nombre croissant d’autorités de supervision du secteur financier mène des travaux d’intégration des risques climat dans leurs travaux.

Les engagements financiers internationaux ne faiblissent pas. Les pays développés se sont engagés à porter les financements climat à 100 milliards de dollars par an en 2020. La 1ère campagne de refinancement du Fonds vert pour le Climat, lancée en 2019 a obtenu 9,8 milliards de dollars de nouvelles promesses de contributions pour les quatre ans à venir, provenant de 27 pays. La Chine a, quant à elle, entamé en 2019 un processus de verdissement de son programme international « Routes de la soie ».

Néanmoins, le financement de la transition du secteur énergétique reste insuffisant : les investissements devraient plus que doubler dans les énergies renouvelables pour être conformes à l’accord de Paris. Les financements bancaires aux énergies fossiles ne déclinent pas malgré l’extension du mouvement d’exclusion du charbon. La pression des investisseurs commence à pousser les secteurs très émetteurs, notamment le secteur Pétrole et gaz, à prendre mieux en compte les enjeux climatiques dans leurs stratégies.